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Un Stand de Tir Electronique en Meccano

 

En France, 1970 marque un tournant dans l’histoire du Meccano avec le passage au Zingué. Meccano Liverpool est déjà au zingué depuis trois ans et propose de nouvelles pièces électroniques. Ces pièces sont vendues dans une boîte "ELECTRONIC" et sont également disponibles dans les boîtes N°5ME et N°4EL mais elles seront difficilement disponibles en France.

Ces boîtes contiennent :

-          Une bobine avec son noyau

-          Un support d’ampoule avec une ampoule de 12 volts

-          Une cellule photorésistante avec son manchon

-          Un relais bipolaire

-          Un boîtier pour neuf grosses piles de 1,5 volts débitant du 12 volts et du 4,5 volts

-          Un jeu de 12 fiches de branchement.

Les pièces sont bleues et pour certaines assez voisines de celles de Meccano Elec, mais ici tous les branchements se font par fiche et non par vis. Les modèles se trouvent à la fin des Manuels N°5-6 ou N°5-6-7. L’un des plus intéressants est le modèle ELECTRONIQUE 6.18-Tir.

 

Ce modèle comporte un personnage qui déambule de droite à gauche puis de gauche à droite, animé par le moteur Richard 6 vitesses, et un pistolet lumineux pour viser la cellule photorésistante au centre du bonhomme.

Encore une fois c’est une silhouette humaine qui porte la cible, mais cette fois, il n’y a aucune connotation raciste dans ce personnage : tête cuivrée, torse jaune et membre gris… pas la moindre trace de noir.

 

 

Tout serait pour le mieux si l’ensemble fonctionnait. Placé sur deux roues, notre cible tremblote en permanence, il faut la stabiliser avec une troisième roue. Pour activer la cellule, il faut disposer de l’ampoule Meccano-Electronic à faisceau directionnel, très difficile à se procurer. Une ampoule ordinaire doit être à moins de 10cm de la cible pour un résultat équivalent, ce qui gâche la qualité du jeu. Si l’on n’a pas l’ampoule d’origine, Un système de condensateur (lentille plus miroir concave) doit être ajouté au pistolet. Maintenant tout fonctionne bien, même en se plaçant à un mètre de la cible… Quand la cible est atteinte le relais est activé et le moteur s’arrête mais repart aussitôt au moindre mouvement du pistolet. Il faut changer le montage si l’on veut un véritable arrêt. En modifiant quelques branchements, on peut utiliser le relais comme auto-amorçant. Alors l’arrêt est bien définitif et il suffit d’ajouter un contacteur à pression pour réamorcer le relais afin de faire repartir le mouvement.

 

 

Il reste un dernier élément à préciser : surtout ne pas essayer de remplacer le boîtier de piles par un transformateur 12 volts Meccano-Scalextric car le pic de courant à chaque rupture grille irrémédiablement la cellule photorésistante Meccano qui est très fragile.

Cette cellule est d’un type différent de celle utilisée aujourd’hui pour les montages avec un système Arduino. Les cellules actuelles ont une très-très grande résistance au repos et il reste encore une grande résistance lorsqu’elles sont activées alors que la cellule Meccano a une résistance presque nulle lorsqu’elle est éclairée. On ne peut donc pas la remplacer par une cellule classique actuelle. Une cellule Meccano grillée semble donc irréparable.

 

Aujourd’hui un tel montage peut paraître complètement dépassé ; il est tellement plus efficace de gérer le fonctionnement d’un stand de tir Meccano beaucoup plus perfectionné en utilisant un boîtier Arduino. Mais en 1970, l’informatique en était à ses balbutiements et il aurait fallu une très grande armoire pour contenir un "Cerveau Electronique" d’une puissance équivalente.

 

 

 

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