1918
MECCANO MAGAZINE N° 6. VOL. 1.
MARS - AVRIL 1918
IL AJOUTE UN ATTRAIT DE PLUS AUX
ATTRAITS MULTIPLES DE MECCANO
Principaux articles :
Le manuel d'instructions N° 16,
Meccano Féerie merveilleuse scène pantomime,
Lettre de Wee Georgie Wood aux camarades Meccano,
Meccano et l'opinion,
Où est la différence,
Quelques perles de notre courrier.
Editorial :
La féerie Meccano,
Section 2 du Manuel N° 16,
Rareté du Meccano,
Notre concours primé de 5.000 fr.
Nouveau modèle
La Grande Roue.
HISTORIQUE DU MECCANO
par Franck Hornby
(suite)
Je savais du reste, par les nombreux exemples du passé, que
tout inventeur doit d'abord lutter contre l'indifférence du monde,
et même braver le ridicule avant de voir ses découvertes
appréciées et jugées suivant leur mérite
et leur utilité. Les plus grandes inventions et notamment celles
qui plus tard furent regardées comme des bienfaits pour l'humanité
ont presque toujours été traitées au début
avec moquerie, quand elles n'étaient pas considérées
avec mépris. Mais telle était la foi que j'avais dans
la mienne, que nul obstacle ne me semblait insurmontable. Je ne résolus
de m'y consacrer entièrement jusqu'à la réussite
finale. Je travaillai donc sans relâche à perfectionner
et le dessin et le fini des pièces Meccano et je m'appliquai
à augmenter le nombre et la variété des modèles
auxquels elles pouvaient s'appliquer.
Il faut se rappeler qu'à ses débits Meccano était
loin d'être l'article fini que vous connaissez aujourd'hui . Ses
possibilités se limitaient alors à un très petit
nombre de modèles. Ni bielles, ni manchons d'accouplement, ni
plaques secteur ou rectangulaires à rebords, ni aucune de ces
pièces brevetées qui ont rendu le système de construction
Meccano si agréablement facile. Les bandes perforées étaient
en tôle, avec bords relevés et bouts carrés ; les
vieux petits Meccanos se souviendront sans doute de ces bandes primitives
dont quelques une existent encore. Il m'arrive quelquefois de rencontrer
un de ces amis Meccano de la première heure ayant conservé
pieusement ces premiers spécimens des pièces du début.
On se revoit toujours avec un sincère plaisir et c'est dans un
élan du cur que je leur tend une forte et cordiale poignée
de main.
Autrefois les roues Meccano étaient en cuivre et tournées
au tour. Elles n 'avaient pas la solidité des roues d'à
présent. A cette époque déjà lointaine,
le système Meccano ne comprenait que quinze pièces détachées.
Avec ce nombre réduit il n'était guère possible
d'obtenir une grande variété de combinaisons. Aujourd'hui
75 éléments distincts constituent un ensemble sans pareil,
et bientôt une série de pièces inédites viendront
augmenter l'intérêt jamais ralenti et toujours renouvelé
du système.
Vous seriez, petits amis, plutôt amusés si vous jetiez
un coup d'il sur mon premier manuel d'instructions dont une copie
est là sous mes yeux : dix huit pages et 12 illustrations de
modèles, tous démodés aujourd'hui, sauf une grue
tournante qui subsiste toujours et que vous trouverez à la page
11 de notre dernier grand manuel (N° 16) de 136 pages, modèle
38. C'est encore un des plus beau modèle du répertoire.
J'ai d'ailleurs une véritable affection pour ce vieux compagnon
de mes débuts que nous retrouvons à toutes les étapes
parcourues.
Dans ce premier manuel, les gravures obtenues au moyen de clichés
en teinte douce, donnaient une assez claire idées des modèles
à construire, mais elles n'avaient aucune ressemblance avec les
illustrations aux lignes nettes et distinctes qui ornent nos manuels
d'aujourd'hui.
(A suivre)
Nouveau Tarif Meccano
Boîte N° 0 avec instructions pour 78 modèles.
. . .7.50
. . . . .N° 1 . . . . . . . . . . . .
. . . . 105 . . . . . . . . .13.50
. . . . .N° 2 . . . . . . . . . . . . . . . .
151 . . . . . . . . .23.50
. . . . .N° 3 . . . . . . . . . . . . . . . .
196 . . . . . . . . .35.00
. . . . .N° 4 . . . . . . . . . . . . . . . .
247 . . . . . . . . .54.50
. . . . .N° 5 . . . . . . . . . . . .
. . . . 277 . . . . . . . . .85.00
. . . . .N° 6 . . . . . . . . . . . .
. . . . 326 . . . . . . . .200.00 en bois façon noyer et
fermant à clef.
MECCANO MAGAZINE N°
7. VOL. 1.
AOUT - SEPTEMBRE 1918
IL AJOUTE UN ATTRAIT DE PLUS AUX
ATTRAITS MULTIPLES DE MECCANO
Principaux articles :
Résultats du grand concours Meccano,
Liste des lauréats,
Quelques perles de notre courrier,
Concours scientifique,
Résultat de concours.
Editorial :
Résultats du concours,
Entraves à la publication de " M. M . ",
Résultats des " Essais " et compositions scientifiques,
Manuel section 2,
Rareté du Meccano.
Nouveau modèle :
Un Nouveau Marteau Pilon Meccano (un des cent nouveaux modèles
de la section 2 du grand manuel).
HISTORIQUE DU MECCANO
par Franck Hornby
(suite)
En somme dans son ensemble, le système Meccano était
encore à l'état primitif et la présentation des
boîtes manquait également de relief. Cependant, un fait
s'affirmait qui me remplissait d'encouragement : l'enfant une fois initié
aux joies du Meccano y revenait sans cesse, s'y intéressait passionnément,
et ne songeait qu'à se procurer un plus grand nombre de pièces,
pour pouvoir construire un plus grand nombre de modèles. Et ce
fut là, pour moi, l'indication essentielle que mon système
était le bon, et que je n'avais qu'à persévérer
pour obtenir le succès définitif.
Les premiers possesseurs de boîtes Meccano furent, pour moi, de
véritables collaborateurs dans la diffusion du jouet nouveau.
Leur propagande désintéressées, faite d'enthousiasme,
répandue de camarade à camarade, puis de groupe en groupe,
donna la poussée initiale qui devait conduire Meccano à
la célébrité.
De mon côté je travaillais ferme au perfectionnement de
mon système, et à la création de pièces
nouvelles. De temps à autre, j'éditais un manuel nouveau,
où des modèles inédits venaient prendre place en
nombre toujours grandissant. Un premier essai de publicité donnait
immédiatement des résultats appréciables, et je
constatais avec joie que, décidément Meccano avait le
bon vent dans les voiles. Puis, ce fut la marée montante de la
faveur populaire qui m'ouvrit toutes grandes les portes des grands magasins
de Londres, où, à l'époque des fêtes je pus
installer des comptoirs de démonstration, avec un personnel à
moi de démonstrateurs. A partir de ce jour, les ventes prirent
un essor qui ne devait jamais plus se ralentir, et je me trouvai en
face de ce singulier, mais réconfortant problème : avoir
à tenir tête aux commandes.
Jusqu'ici, j'avais compté sur des fournisseurs divers pour la
fabrication de mes pièces ; je continuerais sans doute à
avoir besoin d'eux, mais la prudence me commandait désormais,
de ne plus dépendre exclusivement des autres si je voulais marcher
de pair avec les exigences de la demande. Je pris donc le parti de me
monter une usine à moi, et j'arrêtai des locaux dans Duke
Street à Liverpool. Je passais, encore tout récemment,
devant ces premiers ateliers de mes débuts ; autant ils m'étaient
apparus immenses à n'en plus finir, le jour où je dus
;les garnir du matériel strictement nécessaire, autant
ils me sembles humbles et exigus, à côté des usines
qui s'élèvent aujourd'hui dans Binns Road.
Quelques presses à main à découper, et quelques
tours actionnés par un moteur à gaz : tels furent les
éléments un peu sommaires de ma première installation
de Duke Street. Et c'était tout de même le bon temps, le
bon vieux temps, où les jours étaient remplis de la joie
saine de l'effort, devant la tâche à accomplir. De ces
commencements difficiles, je garde le plus charmant souvenir, et aussi
- s'il m'est permis de le dire - quelque fierté, en considérant
le chemin parcouru. J'avais eu souvent à me plaindre de mes fournisseurs,
au point de vue insuffisance dans le fini et la précision des
pièces livrées par eux. En entreprenant de fabriquer moi-même,
je devais éviter de tomber dans ce même défaut.
Aussi bien, ma première préoccupation fut elle de veiller
à ne jamais laisser sortir de mes ateliers aucune pièce
qui ne fut d'une fabrication impeccable. Produire des pièces
irréprochables, c'était en effet le seul moyen de donner
aux jeunes Meccanos les éléments qui devaient leur permettre
de construire, d'après les règles fondamentales de l'art,
des modèles fonctionnant dans les conditions voulues d'une rigoureuse
précision mécanique. Et, c'est pour n'avoir jamais dévié
de cette voie, que Meccano a été de tout temps, l'objet
de la faveur la plus élogieuse de la part des ingénieurs
et des mécaniciens. Et, dans un autre ordre d'idées, ce
fut aussi cette méthode qui appliquée dés le début,
me permit d'asseoir mon entreprise sue des bases solides.
(A suivre)
MECCANO MAGAZINE VOL.
1. N° 8
DECEMBRE - JANVIER 1918-19
IL AJOUTE UN ATTRAIT DE PLUS AUX
ATTRAITS MULTIPLES DE MECCANO
Principaux articles :
Les Manuels d'Instructions Meccano,
En faisant du Meccano,
Meccano pédagogique,
Clubs Meccano,
Concours "d'Essais",
Hâtez-vous,
Essais primés au dernier concours.
Editorial :
Un accueil enthousiaste,
La féerie - Pantomime Meccano,
Concours "d'Essais ", LA PAIX.
Nouveau modèle
Tramway (Un des 100 modèles du manuel N° 2)
HISTORIQUE DU MECCANO
par Franck Hornby
(suite)
Plusieurs de mes anciennes machines de début sont encore en
service actif et donnent toujours un excellent rendement : telle, par
exemple, ma première fraiseuse, qui à l'époque,
était, et est restée la meilleure machine du genre qu'on
puisse encore se procurer. C'est une de ces machines dont on dit qu'elles
n'ont pas de prix.
Au sortir des presses les bandes perforées ont leurs rebords
encore tout coupants, et recouvert de bavures qu'on fera disparaître,
en les plongeant dans d'immenses tonneaux, tournant mécaniquement,
et remplis de sciures métalliques, d'où elles reviendront
lisses, polies et prêtes pour l'immersion dans les bains de nickel.
Mes trois premiers grands tonneaux font toujours bonne figure au milieu
de leurs " compagnons " plus modernes qui s'alignent, maintenant
en rangées nombreuses. S'ils pouvaient parler, ces bons vieux
tonneaux, ils vous diraient le nombre fantastique de millions de bandes
perforées qu'ils ont roulées et polies, pour les Meccanos
du monde entier.
Pareillement, quand elles sortent des presses, les pièces en
cuivre, telles que roues, pignons, etc
, sont tout imprégnées
de matières grasses ayant servi à faciliter le découpage.
On doit alors les plonger dans des bains d'acides pour obtenir un nettoyage
complet, et on les finit ensuite par un laquage pour éviter la
ternissure. Autrefois, avant de procéder au baignage des pièces
dans les cuves d'acides, nous devions, mon contremaître et moi,
attendre le départ des ouvriers, car les émanations qui
se dégageaient de ces cuves, et se répandaient dans la
seule grande pièce dont se composait alors mon atelier, devenaient
à certains moments, si insupportablement denses, que pour éviter
d'être asphyxiés, il nous fallait nous élancer prestement
vers la sortie, afin d'aspirer à pleins poumons le plein air,
et laisser faire l'aération complète de l'atelier. On
conçoit, qu'avec des moyens aussi sommaires que ceux dont je
disposais alors, les choses allaient souvent plutôt mal que bien.
Cependant, j'arrivais toujours, d'une manière où d'une
autre, à livrer mes commandes aux époques convenues, mais,
nul autre que moi ne sut jamais quelles difficultés j'eus à
surmonter, pour obtenir cette production soignée qui fut le point
de départ de la vogue du système Meccano.
C'est vers ce même temps que je décidai de changer le nom
de mon système de construction, alors connu sous celui de : "
La Mécanique rendue facile ". Je lui substituai le nom de
: MECCANO, appellation beaucoup plus courte, plus nette et plus facile
à identifier. Ce nom devenait en même temps une marque
" déposable " et facilement reconnaissable : bonne
précaution à prendre, en prévision des imitations
qui n'allaient pas manquer de surgir. Et, en effet, les boches ne devaient
pas s'en priver ! Mais il manqua toujours à ces imitations plus
lourdes les unes que les autres le panache magique du nom Meccano.
Je modifiai et augmentai en même temps, le contenu de mon Manuel
qui ne correspondait plus à l'importance chaque jour grandissante
de Meccano. En collaboration avec des experts en la matière,
nous nous arrêtâmes à un type de Manuel, dont les
caractéristiques toujours identiques, pourraient devenir familières
à tous. Vous avez sans doute remarqué que, soit dans nos
manuels, soit dans nos notices, nos brochures ou notre publicité,
la physionomie du mot MECCANO reste invariablement le même. Et
il na vous a pas échappé, notamment, que la lettre "
C " est plutôt originale dans sa forme, et que le "
O " s'est donné un petit air penché qui lui sied
à merveille. Il y a aussi les deux petits bonshommes, perchés,
tout en haut de la couverture du Manuel, dans une attitude familière
à leur âge, devant le modèle qu'ils viennent de
terminer. Ce dessin est définitif, et demeure notre propriété
exclusive. Nous espérons avoir donné à l'ensemble
une réelle apparence artistique. La couverture du Manuel est
la même pour tous les pays, sauf la couleur qui diffère
pour chaque contrée.
(A suivre)
Email : jmesteve91@orange.fr
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